Laura Gustafsson – Contes de Putes
Traduit du finnois par Claire Saint-Germain
Editions Grasset  
Prix : 20,90 e – ISBN : 978-2-246-80348-9 – Parution : 30 avril 2014 – 400 pages
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Il était une fois, sur les cimes de l’Olympe, une déesse nommée Aphrodite. Ayant perdu son bel amant d’un soir, assassiné par un autre de ses prétendants consumé de jalousie, elle voulut se rendre aux Enfers pour l’en ramener. Hélas, une malencontreuse erreur d’aiguillage la fit atterrir dans un tout autre royaume : la Finlande.

Laura Gustafsson - Contes de Putes

Il était une fois, à Helsinki, deux femmes, nommées Kalla et Milla, qui faisaient profession de vendre leurs charmes – l’une par dépit, l’autre par vocation.

La déesse et les putes, unies sous la bannière de l’insoumission, de la révolte et de l’humour, décidèrent alors de déclarer la guerre à l’engeance la plus bête et méchante, vulgaire, veule et violente que la terre ait jamais portée : les hommes.

Il était une fois, dans le western porn-punk nordique, tarantinesque et homérique que vous tenez entre les mains, une jeune femme nommée Laura Gustafsson qui, sous les apparences d’une fantaisie iconoclaste, signait en réalité un véritable manifeste, d’une radicalité réjouissante et salutaire.

Déesses grecques, prostituées, Richard Gere et un bifteck qui parle… Révélation des lettres nordiques, Laura Gustafsson s’attaque à l’inégalité des sexes dans une odyssée féministe trash et désopilante…
Le talent de Laura Gustafsson consiste à transformer ses convictions politiques en outils littéraires. Pas très éloignée d’une Virginie Despentes, elle s’inscrit plus encore dans la continuité de l’oeuvre de Kathy Acker, dans son incroyable aptitude à détourner les grands textes classiques et phallocentrés vers un devenir-femme. Avec Don Quichotte, l’Américaine avait travesti l’oeuvre de Cervantès en conte féministe et trash. Conte de putes perpétue la tradition, revisitant l’inconscient sexiste de la mythologie grecque et de la Bible (de courts interludes subvertissant l’histoire de la création), fondements de la culture occidentale…
Se proclamant dans une interview «du côté des opprimés», la jeune femme conspue dans ce Conte de putes la bureaucratie, la misère sociale, la société de consommation, les mangeurs de viande ou encore le star system. (Emily Barnett – Les Inrocks, avril 2014)