LEE Seung-U – Le regard de midi
traduit du coréen par CHOI Mikyung et Jean-Noël Juttet
Decrescenzo éditeurs
Prix : 15€ -ISBN : 978-2-367-27015-9 – Parution : 23 mai 2014 – 132 pages
Le titre de cet ouvrage témoigne du moment idoine où la vérité éclate, ce jaillissement de lumière qui interpelle tout à chacun. Un moment ou où l’on ne peut se dérober au regard d’autrui. LEE Seung-U, à travers son roman, met en scène un jeune homme de 29 ans, tuberculeux, qui à l’occasion d’une cure prend conscience de l’existence de son père. Un père refoulé, enfoui au plus profond de son âme. Un être inutile. Sa vie s’est bâtie autour de sa mère, son seul pilier.
« Je n’ai pas de père » dit un jour ce fils vivant dans une douce quiétude. Cette négation impliquant l’existence de son père le guide à prendre conscience de son refoulement. Dès lors, il n’aura de cesse à retrouver son père au prix d’une quête effrénée, jusqu’à s’en faire mal et finalement pour son malheur qui est son père.
On retrouve ici l’écriture précise et introspective de ce brillant écrivain coréen qui n’hésite pas à fouiller dans les replis de l’âme humaine, quitte à rechercher dans les tréfonds de la culture européenne des réponses aux questions que se pose le personnage central. Cette histoire, moins étouffante, que l’un de ses précédents ouvrages, Ici comme ailleurs, (paru en 2012-2013) nous offre ici un joli moment d’intense émotion.