Hanan El-Cheikh – La maison de Schéhérazade
traduit de l’arabe (Liban) par Stéphanie Dujols
Editions Actes Sud
Prix : 23 € – ISBN : 978-233-003450-4 Parution : 3 septembre 2014 – 380 pages
Très peu de livres ont autant que Les Mille et Une Nuits inspiré les écrivains et les artistes du monde entier. Quand, en 2009, le metteur en scène britannique Tim Supple sollicite Hanan el-Cheikh pour une adaptation théâtrale, elle relève à son tour le défi, prouvant brillamment que la source ne s’est pas tarie.
De ce volumineux corpus, elle a extrait une vingtaine de contes qu’elle a remodelés pour les faire tenir sur scène en une seule nuit. Il en résulte un texte vif, intime, plein d’humour, parfois même désopilant. Si le fantastique et l’érotisme des Nuits y sont conservés, Hanan el-Cheikh approfondit la psychologie des personnages dans une veine aussi féministe qu’humaniste, avec toujours le souci de montrer comment les femmes résistent dans un monde brutalement dominé par les hommes. Graduant habilement sa narration à l’intention du cruel roi Shahrayâr pour l’amener à comprendre que la violence détruit tant la victime que le bourreau, sa Shéhérazade lui oppose un contretype, le calife magnanime Haroun al-Rachid, et en vient peu à peu à poser des questions essentielles : Qui sommes-nous finalement, pauvres humains ? Que faisons-nous sur terre ?
De quels moyens disposons-nous pour être meilleurs ? Si Schéhérazade doit sa survie à son talent littéraire, c’est par la littérature aussi, nous dit en filigrane Hanan el-Cheikh, que les hommes deviennent plus humains.