Sandor Marai – Ce que j’ai voulu taire
Traduction de Catherine Faye
Editions Albin-Michel
Prix : 18 € – ISBN : 978-2-226-31238-9 – Parution : 29 octobre 2014 – 200 pages
Ce livre, qui chronique les dix années entre l ‘Anschluss (mars 1938) et l’exil définitif de Marai (1948), constitue le dernier volet des Confessions d un bourgeois. Il n’a jamais été publié du vivant de Márai. On l’a cru perdu. Il a été retrouvé et a paru en 2013 à Budapest.
Pour répondre à la question centrale du livre, « Comment la Hongrie en est-elle arrivée là ? », c’est-à-dire à pactiser avec l ‘Allemagne nazie, puis à devenir un satellite de l Union soviétique, Marai se livre à une analyse approfondie de la société hongroise, indissociable d une perception pleine de finesse de la situation mondiale, fondée sur une réflexion étonnamment moderne, d’une lucidité presque visionnaire. Son point de vue est celui d un bourgeois assumé, un humaniste aspirant à un ordre juste qui pourrait prendre la forme d un socialisme modéré. Cette chronique de la décomposition d’un pays, d’une culture et d’un mode de vie est une lecture précieuse pour qui souhaite comprendre la Hongrie et l Europe d’aujourd’hui.
Né en 1900 à Kassa, en Hongrie, Sándor Márai fait ses études à Leipzig, puis vit à Francfort, Berlin et Paris, avant de rentrer dans son pays où il devient dans les années trente un auteur adulé. Il tombe dans l oubli après 1948, date de son exil en Europe puis en Californie, où il se suicide, à San Diego, en 1989. Son uvre a été redécouverte dans les années 1990. Outre de nombreux romans, Albin Michel a publié deux volumes de mémoires de Sándor Márai : Confessions d’un bourgeois en 1993 et Mémoires de Hongrie en 2004.