Natsumé Sôseki – Rafales d’automne
Traduit par Elisabeth Suetsugu
Editions Philippe Picquier
Prix : 18 € -ISBN : 978-2809710557 – Parution : 6 janvier 2015 – 210 pages
« La société civilisée est un champ de bataille où l’on ne voit pas le sang couler. Vous devez vous préparer à faire face. Vous devez vous préparer à tomber. Ceux qui restent debout dans la rue de la vie avec pour seul but la réussite sont tous des escrocs. »
Rafales d automne occupe une place à part dans l’oeuvre de Sôseki, par la portée subversive de son propos, l’audace de son jugement moral sur son époque, qui est aussi un jugement politique.
Deux jeunes gens, amis très proches depuis leurs études à l’université, font leurs premiers pas dans le monde. L’un est un esthète à la vie brillante d un fils de famille prospère. L’autre est un aspirant romancier à la santé fragile, qui tire le diable par la queue. Leurs chemins vont croiser celui d un professeur rebelle et excentrique, chassé pour insoumission à l’autorité de tous ses postes en province et décidé à faire entendre sa voix à Tôkyô. Et le vent qui se lève, ces rafales coupantes de l’équinoxe d’automne, sera celui de la révolte du savant, de l’homme de bien, face à la nouvelle société soumise aux puissances de l’argent qui s’installe en ce début de vingtième siècle au Japon. Une révolte que Sôseki défend avec cette passion teintée d’ironie qui le caractérise.Natsume Sôseki (1867-1916) est un des plus grands écrivains de l’ère Meiji, où le Japon passe en quelques années de la féodalité à un statut de nation moderne parmi les plus avancées. Il succède à Lafcadio Hearn à la chaire de littérature anglaise de l’Université de Tôkyô, avant de la quitter pour s’adonner exclusivement à l’écriture. Il publie romans, essais, récits de voyage et, toute sa vie, a capturé dans des haïkus la grâce des instants vécus.