Justin St. Germain – Son of a gun
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Santiago Artozqui
Editions 10-18
Prix : 7,80 € – ISBN : 978-2264064936 – Parution : 20 août 2015 – 312 pages

Septembre 2001. Les Twin Towers tombent à New York. À Tombstone, Arizona, théâtre de la fusillade d’O.K. Corral, un autre drame se joue : Debbie est retrouvée dans sa caravane, le corps criblé de balles. Son cinquième mari ? Enfui. Dix ans après, Justin St. Germain revient sur les lieux, sondant le passé pour tenter d’élucider le destin de cette femme, instable, aimante. Sa mère. Son of a Gun brosse avec une éclatante sobriété le tableau d’une société qui n’est pas prête à rendre les armes. « Cette autobiographie est un portrait sans complaisance des États-Unis, composé comme un polar terriblement efficace. » Ouest France.Justin St. Germain - Son of a gunQu’est ce qui fait que certaines mémoires « fonctionnent » mieux que d’autres ? Bien sûr l’histoire de la personne compte : généralement plus elle est intéressante et plus les mémoires sont réussies. Justin St. Germain a une histoire suffisamment dramatique à raconter pour que cela remue le lecteur : sa mère s’est fait tuer par son mari lorsque Justin étudiait non loin de là, en Arizona, avec son frère. Mais dans les mémoires de St. Germain, Son of a Gun, sa prose pleine de grâce, les observations simples qu’il fait, ou encore sa façon d’admettre avec difficulté certaines contradictions, paraissent plus fortes encore que lorsqu’il décrit des moments d’action. (Plus instruit que sa mère, St. Germain se fait un point d’honneur de garder son sans-froid chaque fois que l’histoire est évoquée. Mais lorsqu’un journal télévisé parle du meurtre de Debbie St. Germain près de Tombston, en Arizona, comme d’un « mystère du Far West » il devient fou, appelle le journaliste et le critique avec violence. Au moment de l’assassinat, il doit pourtant bien le reconnaître, il était lui-même en possession d’une arme.) Son style est plus impressionnant encore lorsqu’il dresse lentement et avec précaution le portrait de sa mère : femme mariée cinq fois et ancienne parachutiste au goût prononcé pour les hommes violents et les poèmes à l’eau de rose. Qui était Debbie St. Germain et comment a-t-elle fini assassinée d’une balle dans le dos dans sa remorque ? Au début des mémoires, le fils fait des recherches approfondies sur la vie de sa mère, son âme à lui et le cœur de la culture américaine enfin, pour tenter de résoudre cette énigme. — Sara Nelson