Claude Gutman vient de publier récemment chez Gallimard, Le cosaque de la rue Garibaldi. A travers ce récit, l’auteur se penche sur son enfance tourmentée avec un regard lucide, distancié et serein. Découvrez ce très bel échange avec cet homme lumineux rempli d’humanisme, d’humilité et d’humour.
© Crédit photo Laurent Schteiner
Le cosaque de la rue Garibaldi de Claude Gutman
publié aux Editions Gallimard
Prix : 16,50 € – ISBN : 978-2070177905 – Parution : 11 février 2016 – 224 pages
Grand-Père prétendait avoir été cosaque. J’aurais donc eu le bonheur d’avoir connu le seul cosaque juif de l’Histoire. Il fallait bien que Grand-Père ait été quelque chose pur tonte la famille qui l’avait dézingué. Il n’était rien ou si peu de chose. Juste bon à faire bouillir la marmite dans sa boucherie, traînant son yiddish de pouilleux, méprisable aux yeux de tous les assimilés qui l’entouraient… Pour rendre justice à cet homme qui m’a tendrement aimé, j’ai voulu faire revivre ce petit monde de rescapés à Montreuil dans les années 50. Et moi au milieu, enfant arraché à ma mère, à mon kibboutz, à ma langue, j’ai tenté comme tous ceux de ma génération d’échapper au poids de leurs histoires de guerre. Sans le vouloir, ils nous ont pourri la vie. Notre place, il a fallu se battre pour la trouver.
Né en 1946 en Palestine sous mandat britannique, Claude Gutman est élevé dans un kibboutz. Il émigre en France avec son père à l’âge de six ans. Il passe alors de maison d’enfants en belles-mères successives, avant d’être recueilli par sa grand-mère. Après des études pour le moins perturbées, cet enfant de mai 68 jusqu’à l’extrême devient professeur de lettres. En 1983, alors qu’il écrit déjà depuis plusieurs années pour les adultes, il se lance un peu par hasard dans la littérature pour enfants. Son premier livre, « Toufdepoil », est un succès. Il quitte l’enseignement pour se consacrer à l’édition, parallèlement à son travail d’écrivain. Il a été responsable de la collection Page Blanche chez Gallimard avant de diriger des fictions jeunesse aux éditions du Seuil. Sa trilogie publiée aux Éditions Gallimard Jeunesse, « La Maison vide », « L’Hôtel du retour » et « Rue de Paris » est une référence en littérature de jeunesse. Il y aborde le génocide, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. Il a été également membre de la commission d’aide à la création jeunesse du CNL. Il se passionne pour la politique et la psychanalyse.