Clémentine Autain – Dites-lui que je l’aime
Editions Grasset
Prix : 16 € – ISBN : 78-2246813958 – Parution : 6 mars 2019 – 162 pages
Le titre de cet ouvrage fait référence au film éponyme de Claude Miller. Sa mère, Dominique Laffin, a joué dans ce film en 1977. Foudroyée à l’âge de 33 ans, Dominique Laffin laisse une petite fille de 12 ans. Il a fallu plusieurs décennies à l’auteure pour rouvrir l’album de sa vie. Une mort subite et inexpliquée qui ne laisse derrière elle que tristesse et frustration. Cette comédienne, à fleur de peau, considérée comme l’une des artistes les plus prometteuses des années 70, vit son destin l’anéantir le 12 juin 1985. Rongée par son passé qui n’a cessé de la dévorer, Dominique Laffin a finalement succombé à ses blessures intestines, nous privant d’un énorme talent. Clémentine Autain nous dresse un portait courageux et objectif de cette mère peu présente, à la vie dissolue qui a accumulé tous les excès.
L’auteure se rappelle de ces moments difficiles qu’une enfant n’aurait jamais du vivre. Elle avait mis dans un coin de sa mémoire cette partie de sa vie pour mieux construire la sienne ; une vie droite, carrée et planifiée. Tout son contraire. Mais parfois, il convient de faire l’inventaire pour mieux en guérir ou pour apporter des réponses à ses enfants sur la personnalité de leur grand-mère. C’est un long chemin d’investigations auxquelles s’est livrée Clémentine Autain entre colère, chagrin, curiosité et … admiration. Sa quête est récompensée par une résilience qui lui permet de dire un dernier adieu à ses fantômes. Ce livre plein de pudeur nous touche profondément malgré la fulgurance de l’existence de cette femme qui aura marquée les générations des années 70 et 80.