Alexander Starritt – Nous, les Allemands
Traduit de l’anglais par Diane Meur
Editions Belfond
Prix : 20 € -ISBN:9782714495662 – Parution 25 aout 2022- 208 pages
Alexander Starritt nous a offert un ouvrage étonnant revendiquant la posture de son grand-père, officier allemand non nazi pendant la 2e guerre mondiale. A travers le dialogue épistolaire d’un grand-père à son petit-fils, nous découvrons la réalité d’une guerre à l’Est, notamment l’opération Barbarossa mais également la débâcle qui s’en est suivie. Dans cette fuite en avant, de cette guerre perdue, les soldats allemands animés par leur propre survie et traqués par les soldats russes, outrepassent toutes les règles en se mettant même hors-la-loi dans leur propre armée.
Alternant la vision de Callum, le petit-fils, qui fait la part des choses sur un conflit dont la sauvagerie à l’Ouest était totalement inconnue à son grand-père, explicite le mieux les contours de la responsabilité et la part d’ombre de son grand-père. De ces espoirs et rêves brisés par la guerre, il ne reste qu’un grand vide qu’il tenta de combler comme il put grâce à sa femme. Cet ouvrage, qui a valeur de testament, éclaire la vie de ces allemands enrôlés de force mais pas toujours, peu convaincus ou non par l’idéologie nazie n’ont plus qu’un but : survivre. Tout ce qui les faisait tenir, l’appartenance à une nation, l’espoir d’une guerre rapide, les rêves de retour, tout était en train de s’écrouler ; que dans la déroute, les hommes ne sont plus des hommes ; que le désespoir vous fait accomplir le pire et que rien, jamais, ne permettra d’expier la faute de tout un peuple. Une belle écriture au service d’un propos coup de poing !